Aujourd’hui, la chirurgie oncoplastique est considérée comme faisant partie du traitement du cancer.

La reconstruction mammaire après une tumeur est désormais un élément essentiel du traitement, si la femme le souhaite. Les techniques utilisées en chirurgie oncoplastique sont diverses et il faut dire d’emblée que le choix de celle qui sera utilisée dépend du type d’opération du cancer subie, de la constitution physique de la femme elle-même et du fait qu’elle préfère attendre la reconstruction (ou attendre la fin du traitement médical).

APRÈS UNE CHIRURGIE CONSERVATRICE

Les opérations oncologiques dans lesquelles il n’est pas nécessaire d’enlever complètement le sein, mais il suffit d’enlever un seul quadrant du sein (quadrantectomie), sont généralement suivies d’une chirurgie de remodelage. Grâce à des techniques empruntées à la mammoplastie additive ou de réduction, de petites opérations sont réalisées sur les seins afin de maintenir leur symétrie. Par exemple, le sein sain controlatéral peut être remonté (mastopexie).

APRÈS UNE MASTECTOMIE TRADITIONNELLE

La reconstruction après une mastectomie peut essentiellement être de deux types : avec des implants en gel de silicone ou avec les propres tissus de la patiente (autologues).

Avec prothèse, immédiate et semi-immédiate

La prothèse peut être insérée immédiatement, pendant l’opération d’ablation de la tumeur elle-même, si les seins de la femme ne sont pas particulièrement volumineux et si les conditions cliniques le permettent. Sinon, elle peut se faire de manière semi-différente : on insère d’abord un expanseur, qui est une prothèse temporaire insérée au moment de l’opération sous le muscle pectoral, dont la fonction est de créer un espace pour la prothèse définitive suivante. 20 jours après l’opération, l’expanseur est progressivement gonflé au moyen d’une petite valve : un réglage effectué en ambulatoire et répété au cours des trois mois suivants. Six mois après la première opération, la deuxième opération a lieu pour insérer la prothèse définitive dans l’espace créé par l’expanseur.

Reconstruction retardée

Il peut arriver, par choix de la femme ou en raison du déroulement du traitement, que la phase de reconstruction mammaire ait lieu quelque temps après l’opération primaire, voire des années après. Dans ce cas, si une prothèse est choisie, elle est insérée soit de manière rétro musculaire, soit de manière sous-cutanée, puis recouverte de couches de matériel biologique d’origine animale produit industriellement.

Reconstruction avec des tissus autologues

La reconstruction sans utilisation de prothèses est une reconstruction par autogreffe de tissus (également effectuée quelque temps après l’opération oncologique). On utilise un lambeau de tissu de la femme, généralement prélevé dans la partie inférieure de l’abdomen (entre le nombril et le pubis). L’avantage est que, s’agissant d’un tissu vascularisé (pris avec des artères et des veines), il est en fait re-vascularisé en faisant correspondre ses vaisseaux à ceux de l’aisselle ou de la zone mammaire : le résultat final est très naturel, semblable au tissu mammaire original retiré par mastectomie. Cependant, il existe plusieurs inconvénients ou obstacles. Tout d’abord, la femme doit avoir une constitution physique qui permet cette opération : elle ne doit pas être trop mince et il doit y avoir un excès de graisse et de peau. Elle ne peut cependant pas être effectuée même si vous êtes en surpoids, en raison de facteurs de risque accrus. De plus, il s’agit d’une opération longue et délicate : elle peut durer de cinq à huit heures, et la rééducation est plus exigeante que celle qui suit une chirurgie oncologique. En Italie, pour toutes ces raisons, elle est rarement pratiquée (comme ailleurs : aux États-Unis, elle est pratiquée dans 10 % des cas).

MASTECTOMIE ÉPARGNANT LES MAMELONS

Lors d’une mastectomie traditionnelle, dans la plupart des cas, la peau avec le halo et le mamelon sont enlevés en même temps que la glande mammaire. Dans certains cas, cependant, lorsque le complexe mamelon-aréole n’est pas affecté, il est possible de pratiquer une mastectomie sous-cutanée (mamelon épargné), au cours de laquelle seule la glande mammaire est enlevée.

LIPOFILLING

Le lipofilling, c’est-à-dire la transplantation de graisse autologue, donne également un aspect naturel au sein reconstruit. Mais cette technique, qui utilise la graisse prélevée sur la femme elle-même par liposuccion, est très rarement utilisée en tant que méthode unique : pour une reconstruction totale, il est nécessaire de répéter l’opération quatre à cinq fois, à trois ou quatre mois d’intervalle ; couvrant ainsi, au total, une période d’au moins un an et demi, pendant laquelle la patiente doit être constamment surveillée. Il est toutefois beaucoup plus courant d’utiliser le lipofilling comme méthode composite.